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L'enclave privée de la famille de Solages

    Gérard Gorgues nous propose de nous replonger dans l'histoire de la famille de Solages à travers l'étude de leur enclave privée. 
Ci contre, le blason de la famille.


  Le cimetière de la famille Solages à Carmaux est une enclave privée située dans le cimetière de Sainte-Cécile. Il compte 26 tombes dont 2 se trouvent dans la crypte, 2 autres ne faisant pas partie de la famille. 
En 1964, le marquis Thibaut de Solages, dernier marquis de Carmaux, après avoir vendu son domaine de la Verrerie, céda cette enclave privée à la commune de Carmaux qui, depuis, se doit d’assurer l’entretien des tombes et des allées.

Documents : Plan de l'enclave et Généalogie de la famille (pour les consulter, cliquez sur l'image)


Tombes 1 et 2 : Certains supposent qu’elles pourraient être celles du Chevalier (1710-1799), père fondateur de la Concession des mines de Carmaux et de son épouse Marie de Julliot de Longchamps (1724-1827), native de Clermont-en-Argonne dans la Meuse, co-fondatrice de la « Verrerie royale » à Blaye.
Cette hypothèse est peu probable puisque Mathias Chassignet, directeur des mines de Carmaux (1787-1813), précise dans ses « Cahiers » : « Sa sépulture (celle de Hippolyte de Solages) est déposée à environ 3 toises (près de 6 mètres) de l’église de Sainte-Cécile (la chapelle Saint-Roch) vis-à-vis d’une petite fenêtre à gauche de la porte d’entrée. De cette église, son cercueil est environné et contigu à ceux de M. le Chevalier de Solages, son grandpère, de celui de Mme la Vicomtesse, sa mère et de celui de M. le Commandant de Malte, son grand-oncle Fraissinet (…) Madame de Solages, épouse du Chevalier et grand-mère de M. Hippolyte de Solages est décédée le 25 octobre 1827 (…) Elle est ensevelie dans une caisse en bois doublée en plomb et déposée dans le tombeau qu’a fait construire Mme Blanche pour Hippolyte de Solages, son mari. Elle est dans une niche dans le tombeau. (la crypte). » De nos jours, la sépulture du Chevalier Gabriel de Solages n’a pas été retrouvée.

Tombe 3 : Marie de Forges (1780-1859), épousa le comte Bénigne-Louis de Bertier de Sauvigny (1777-1814) qui était le beau-frère du comte Hippolyte de Solages, petit-fils du « Chevalier ».

Tombe 4 : Jules de Solages (1845-1872), célibataire, dernier fils du marquis Achille de Solages.

Tombe 5 : Alix de Bertier de Sauvigny (1809-1872), épousa le 8 mai 1828 le marquis Achille de Solages dont elle eut 6 enfants.

Tombe 6 : Achille de Solages (1804-1887), hérita du titre de marquis de Carmaux à la mort de son grand-oncle Jérôme de Solages en 1837. Il loua la « Verrerie royale » à Eugène Rességuier qui l’abandonna pour construire la verrerie Sainte-Clotilde, près de la gare de Carmaux. Il fut à l’initiative de la construction de la voie ferrée Albi - Carmaux ouverte en 1857. Il dut faire face aux grandes grèves des mineurs en 1869 et en 1883. Il agrandit « la gentilhommière » de feu son arrière-grand-père, « le Chevalier » Gabriel de Solages, construite en 1755 pour en faire un imposant château qui disparaîtra en 1895 lors d’un incendie.

Tombe 7 : Aliénor de Solages (1865-1869), soeur du marquis Ludovic de Solages.

Tombe 8 : Xavier de Solages (1871-1874), frère du marquis Ludovic de Solages.

Tombe 9 : Comte Gabriel-Louis de Solages (1829-1886), fils ainé du marquis Achille de Solages. Il épousa Alix de Courtarvel le 11 août 1860. Il eut 6 enfants dont Ludovic de Solages, futur marquis de Carmaux.

Tombe 10 : Alix de Courtavel (1837-1924), épouse du comte Gabriel-Louis de Solages.

Tombe 11 : Marie Reille (1870-1891), fille du baron René Reille, député de Castres, Président de la Société des Mines de Carmaux de 1884 à 1898. Elle fut la première épouse du marquis Ludovic de Solages qui lui donna 3 enfants Thibaut, Raymond et Gabrielle.

Tombe 12 : Alexis de Pierre de Bernis (1882-1886), fils de Guillaume de Pierre de Bernis et de Marie de Solages, soeur du marquis Ludovic de Solages. Le baron Pierre de Bernis fut le secrétaire du Conseil d’administration des mines de Carmaux, auteur de Les mines de Carmaux (1700-1900).

Tombe 13 : Joseph de Solages (1877-1892), frère du marquis Ludovic de Solages.

Tombe 14 : Ludovic de Solages (1862-1927), marquis de Carmaux, épousa Marie Reille (3 enfants), puis Marguerite de Guitaut en 1892 (5 enfants). Il dut affronter les grèves des mineurs de Carmaux en 1892 qui l’obligèrent à démissionner de son poste de député (1889-1892). Il mena les luttes politiques contre Jean Jaurès qu’il ne battit qu’en 1898, année où il devint Président du Conseil d’Administration des mines de Carmaux. Il nomma Charles Pérès directeur des mines avec qui il engagea un vaste programme de modernisation des mines, d’oeuvres sociales et de constructions : la Centrale électrique, la Compagnie Générale Industrielle, les usines de transformation de la houille, le Pré-Grand, le Candou, le hameau de Fontgrande, l’agrandissement des écoles et de la Clinique Sainte-Barbe.

Tombe 15 : Raymond de Solages, comte (1890-1916), fils de Ludovic de Solages et de Marie Reille. Il mourut des suites de ses blessures lors de la guerre 14-18 dans les bras de son père au château de la Verrerie à Blaye.

Tombe 16 : Amalric de Solages (1811-1837), frère du marquis Achille de Solages, célibataire.

Tombe 17 : Hippolyte de Solages (1809-1850), frère du marquis Achille de Solages.

Tombe 18 : Albertine de Bertier de Sauvigny (1807-1875), épousa Charles de Bourgevin de Linas, membre de la famille de Bertier de Sauvigny. ( lien de parenté ?).

Tombe 19 : Charles de Bourgevin de Linas (1795-1872), épousa Albertine de Bertier de Sauvigny.

Tombe 20 : Jérôme de Solages (1760-1837), fils d’Antoine-Paulin de Solages, marquis de Carmaux, et de Marie-Madeleine Sénicourt. Il n’eut qu’un fils avec Elisabeth Thomson, Henri de Solages (1786-1832) qui devint prêtre, préfet apostolique de la Réunion et de Madagascar. Quand Jérôme de Solages mourut en 1837, le titre de marquis de Carmaux passa dans la branche cadette, celle du « Chevalier », avec Achille de Solages. Il fut maire de Saint-Benoît-de-Carmaux de 1816 à 1830.

Tombe 21 : Claude Pailhès (1758-1834), employé aux mines de Carmaux, maire de Carmaux (1821-1830).

Tombe 22 : Gabriel Pailhès (1801-1864), caissier principal des mines de Carmaux, maire de Carmaux (1834-1858).

Tombe 23 : Marguerite de Guitaut (1874-1941), seconde épouse du marquis Ludovic de Solages qui lui donna 5 enfants.

Tombe 24 : Françoise Corrégée du Tertre (1789-1828), seconde épouse de François-Gabriel de Solages, fils du « Chevalier ». Elle eut une fille Marie Gabrielle.

    La crypte : Ce « tombeau » dont parle Chassignet dans ses « Cahiers » fut commandé par Blanche de Bertier de Sauvigny quelques années après le décès de son mari Hippolyte de Solages. Les sarcophages reposent sur des pattes de lion.

Tombe 25 : Hippolyte de Solages (1772-1811), petit-fils du « Chevalier », fils aîné de François Gabriel de Solages et de Jeanne Elisabeth de Clary de Vindrac, émigra pendant la Révolution. Il fut inscrit sur la liste des suspects et des notables émigrés, ce qui valut à son père d’être emprisonné à la Conciergerie à Paris, sauvé de la guillotine par la chute de Robespierre le 27 juillet 1794. Une de ses soeurs, Zoé de Solages (1789-1871) fut l’arrière-grand-mère du grand peintre albigeois Henri de Toulouse-Lautrec Montfa (1864-1901). Il acheta en 1808 le château de Mézens dans le canton de Rabastens où habite actuellement le comte Aymon de Solages, descendant de la branche cadette, celle de Paul de Solages (1838-1907) fils cadet du marquis Achille de Solages.


Tombe 26 : Blanche de Bertier de Sauvigny (1784-1843), épousa Hippolyte de Solages en 1802. En 1835, elle fonda l’école de la Tour à Carmaux.