Proche du Carmausin, les caractéristiques de la Renaissance sont particulièrement visibles à Albi : maisons riches en pierres et briques, fenêtres à croisées et meneaux (Hôtel Reynès) et maisons bourgeoises ou de marchands avec panneaux de briques encadrés de bois, le premier étage surplombant la rue Timbal. Ces constructions se situent à une époque des plus brillantes de la Renaissance en Albigeois.
Plus près de Carmaux, sous l’épiscopat de Louis d’Amboise (1474-1502), le Château de Combefa, (proche de Monestiés s/ Cérou), austère forteresse fut transformé en palais avec de nombreuses salles et pièces ainsi que l’adjonction d’une chapelle contenant la célèbre Mise au tombeau, le tout dans le pur esprit de la Renaissance. Un bien patrimonial aussi prestigieux vit séjourner de grands personnages de l’Histoire de France : Henri IV - Richelieu ... avant son abandon et sa démolition pratiquement totale, subsistent uniquement quelques tourelles d’angle et les restes de la tour Médicis.
A Carmaux enfin, non loin de la rue du Moulin se trouvent les restes d’un château fort, entouré de quelques maisons (quartier de La Tour ), ayant survécu à sa démolition quasi totale. Subsiste un bâtiment en mauvais état se situant aux environs du XV° siècle, ancien moulin Pailhès. Le bâtiment comprend entre autres de magnifiques fenêtres à croisées et meneaux. Dans le même secteur, ancienne Maison Blanche, il est possible de voir, côté parc à partir de la rue du Moulin, la façade d’une habitation et remise en torchis avec encadrements de bois en très bon état. Rue du Gaz (ancienne ferme Cluzel) est également visible une construction à colombages parfaitement conservée. On est bien loin des châteaux forteresses avec meurtrières et échauguettes ; c’est le témoignage restant de l’esprit Renaissance à Carmaux.
Maison à colombages, rue du Moulin à Carmaux
Malgré les atrocités de la Guerre de Cent Ans, le midi de la France , l’Albigeois et le Carmausin connurent grâce à des périodes de paix, la disparition progressive de la société de type féodal sous l’influence d’un humanisme conduisant à l’esthétique plutôt que vers la défense et la sécurité. Il en résulta un enrichissement architectural et une amélioration sensible du patrimoine immobilier.
Cette note sera intégrée à une étude plus complète de Jean Picard sur le voyage du patrimoine immobilier dans la région de l'Antiquité à nos jours.