Les Cahiers n°6 sont sortis depuis le 14 décembre 2024. Les numéros 2, 3, 4 et 5 sont toujours disponibles, contrairement aux Premiers Cahiers épuisés. En vente sur Carmaux ou par correspondance en nous envoyant un courriel à histoireetpatrimoineducarmausin@yahoo.fr
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Les débuts du tennis dans le Carmausin
De l'utilité d'un terrain vague
Depuis longtemps, un vaste terrain inculte ‘’Las Ginèstas’’ s’étendait sur 3 hectares, à l’emplacement actuel du parc du Candou. Les genêts y proliféraient, la rue "Gineste" en garde le souvenir.
La Société des Mines de Carmaux s’interrogeait sur la possible utilisation de cet espace et l’idée germa d’y créer dans un premier temps, un parc paysager avec arbustes décoratifs, arbres d’essences variées, conifères, corbeilles de fleurs, et en 1927, dans une deuxième phase, d’y aménager trois courts de tennis, en haut de la petite butte :
- deux en terre battue
- un en surface dure permettant son utilisation pendant la période hivernale, ce dernier connut quelques dommages notamment l’apparition de fissures qui nécessitèrent une réfection totale.
Les courts étaient orientés nord- sud, ce qui améliorait la visibilité par grand soleil. Des tribunes rustiques et surélevées d’un mètre cinquante, un pavillon abritant 8 cabines et des douches complétaient les installations.
Dans le même temps la Société du Tennis des Employés des Mines de Carmaux est créée. Née de la volonté du Marquis de SOLAGES et surtout de M. PERES, directeur des Mines de Carmaux, c’est Justin PASCOT, chef du personnel qui est chargé de mettre sur pied cette association et d’en être le président. Un extrait du procès verbal, daté du 30 juillet 1927 précise que les installations seront mises à la disposition des employés de la Société de Secours Mutuel, permettant ainsi la pratique du tennis à un plus grand nombre de « cadres ».
Par la suite, l’équipement sportif fut complété :
- Sur la face est Installation de portiques avec les accessoires habituels : échelle ordinaire, échelle orthopédique, trapèze, corde à nœuds, corde lisse, perche oscillante, échelle de corde, anneaux, barres parallèles et barre fixe. La partie sud est réservée aux enfants et comprend : trapèzes, balançoires, pas de géant, et deux spiroboles (balle accrochée à une corde elle-même reliée à un poteau).
- Création d’un espace "boules"
- Aménagement d’un terrain de basket
- Mise à disposition d’une table de ping-pong amovible
Ces réalisations s’accompagnèrent d’une modification des statuts. C’est ainsi que le 31 mars 1928, «L'Intime Sportive des Employés des Mines de Carmaux» vit le jour.
Certes, l’appellation ‘’ Intime’’ n’était pas fortuite. Les activités étaient bien réservées aux cadres, agents de maîtrise, ingénieurs et employés de bureau. Ainsi, les ouvriers et les mineurs, de loin les plus nombreux, en étaient écartés. La « ségrégation hiérarchique » se manifestait donc aussi dans les loisirs !
Un document photographique réalisé le 4 juillet 1933 fixe l’image des premiers adhérents : deux générations d’une même famille peuvent y être identifiées.
Restait la partie « jardin » : un Théâtre de la Nature y fut aménagé : scène, coulisses, gradins en ciment, et de nombreux arbres d’essences diverses furent plantés, des pelouses créées, des allées dessinées. L'ensemble était clos de murs ou de grillage. Une « vieille dame », alors gamine, fille d'enseignants de l'époque, nous avoue : « Je voyais parfois des jeunes filles entrer par la toute petite porte s'ouvrant dans un forte muraille, en jupette et chaussures blanches, portant raquettes et serre-tête, dans cet espace où je n'aurais jamais mes entrées, moi la petite-fille d'un poseur de voies à la Grillatié.» (témoignage de Mme Lygie BONNAFOUS).
Toute une équipe de gardes, avec Achille PAILHOUS comme « capitaine », en assurait la surveillance. Henri TOULZE qui occupait une maison à l’entrée du parc dirigeait un groupe de jardiniers chargés de l’entretien des pelouses et des courts qui devaient être en état avant l’arrivée des employés dès la sortie des bureaux. Un règlement intérieur strict sanctionnait toute dégradation.
Henri Vidal
La suite de cet article sera à retrouver dans Les Cahiers n°2 (sortie septembre 2013).
Un document sur la vente d'un puits de mine de charbon de pierre
Jean Picard nous propose la retranscription d'un acte de 1798 ayant pour sujet la vente d'une mine de charbon de pierre. Ce document évoque des puits voisins, bien connus des historiens.
Le 1er frimaire an VII (21 novembre 1798) de la République française une et indivisible par devant moy notaire public, Sont présents Jacques Falgayrac cultivateur demeurant au village de La Massié commune de St Benoit et Augustin Féniès travailleur habitant audit lieu de St Benoit d’autre part.
Lesquelles ont convenu ce qui suit
Le sieur Falgayrac cède purement et simplement audit Féniès
1° la mine de charbon de pierre qu’il peut avoir dans une pièce en nature de bois de vergne qu’il possède au lieudit La Vidale dans la commune de St Benoit qui confronte du levant le bois de bruyère de Vergne de La Courtié du midy avec la bruyère du citoyen Puellor et encore avec la bruyère du citoyen Bleys de St Benoit , du couchant avec le bois de Boutard et du nord avec taillis de Maffre de La Massié et encore du nord avec bruyère taillis de François Larroque de La Courtié.
2° Plus le charbon de pierre qui peut se trouver dans une autre pièce de terre en nature de terre et bois située au Puech de Larroque dans la même commune qui confronte du levant avec vigne de Maffre, de Joucaviel et Fenouillet et taillis de Dalens de La Boujassié , du midy avec bois de Jean Féniès de Saint Benoit, du midy bois des héritiers de Lafalle, du couchant avec une terre de Jean Joucaviel et du nord avec chemin Moulard ; les autres confrontations s’il y en a plus et meilleures il n’y a que le présent acte qui compte.
Laquelle cession et transport du droit d’extraire le charbon de pierre qui peut se trouver dans les deux pièces en nature de terre, bruyère et bois a été faites aux conditions suivantes :
Demeure convenu que ledit Augustin Féniès fera les déblais nécessaires pour l’exploitation de ladite mine sans être tenu de payer aucune indemnité audit Falgayrac. Il aura le droit de déposer le charbon extrait et faire en outre dans lesdits biens les chemins nécessaires pour le transport du charbon extrait .
La présente cession de cette mine entre Falgayrac et Féniès tous deux présents, stipulants et acceptants est faite à la charge par ledit Féniès de lui payer le quinzième du charbon par lui extrait quitte de tous frais d’exploitation. Lequel quinzième ledit Falgayrac prendra dans le tas de charbon extrait et dans l’état que ledit Féniès le fournira.
A la charge par ledit Féniès de tenir un livre en règle portant jour par jour le nombre de barriques de charbon extraites. Lequel livre ledit Falgayrac pourra se faire représenter quand bon semblera par lui-même ou par son fondé de pouvoir.
La valeur du quinzième de charbon ressort à la somme de 100 francs. Demeurant convenu que ledit Falgayrac ne pourra exploiter pour trouver du charbon sur les terres cédés. Féniès exploitera le trou qu’il aura perçé dans l’autre pièce de terre dudit Falgayrac, il n’aura à lui payer aucune indemnité.
Cette cession et transport est par lui garantie de pleine éviction et de tout engagement et ledit Féniès oblige pour l’observation de la cession l’ensemble de ses biens aux forces et rigeurs de justice.
De quoi a été requis ce contrat de vente fait et lu dans l’Etude par moy notaire.
Notes :
- Une barrique égale 407 kg
- La définition de la concession profitant exclusivement au Chevalier de Solages résulte de plusieurs lois ou arrêtés : 21/28 juillet 1791 (P. Trouche 56-L. Calmels 156-J. Vareilles 127) - 15 février 1801-27 pluviose an IX (L. Calmels 154 - J. Vareilles 165) - 21 avril 1810 ( P. Trouche 93 -L. Calmels 156 )
- Le contrat de cession ne définit pas les dates de paiement à Falgayrac. Les comptes étaient arrétés périodiquement sur “le livre” à l’occasion des règlements en charbon.
Cadran canonial à cupules de Mailhoc
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Cadran canonial à trous du domaine des Fargues commune de Mailhoc |
Situation :
Commune de Mailhocs, au lieu dit « Pradels ». Empreinte lapidaire à trous sur le montant droit du jambage de la porte d’entrée d’un pigeonnier. Autrefois se trouvait en ce lieu le monastère des Fargues. Trois rayons sont visibles. En fond du trou central marque tanique laissée par du bois. Avec celle-ci, c’est la deuxième empreinte de ce genre découverte dans le département du Tarn. La première étant sur la chapelle de Vitrac, commune de Sieurac.
Commune de Mailhocs, au lieu dit « Pradels ». Empreinte lapidaire à trous sur le montant droit du jambage de la porte d’entrée d’un pigeonnier. Autrefois se trouvait en ce lieu le monastère des Fargues. Trois rayons sont visibles. En fond du trou central marque tanique laissée par du bois. Avec celle-ci, c’est la deuxième empreinte de ce genre découverte dans le département du Tarn. La première étant sur la chapelle de Vitrac, commune de Sieurac.
Historique des lieux :
Histoire religieuse du Tarn.
Le monastère dit "de Fargues", du nom de Béraud de Fargues évêque d'Albi, a été fondé vers le début du XIV e siècle. C'était une communauté de sœurs de sainte Catherine, Louis premier Amboise la remplaça par celle des Annonciades, nouvellement fondée par Jeanne de France, fille de Louis XI. Albi eut donc une de ses premières maisons. Son nom exact était couvent de l'AVE MARIA. Il était situé à Albi, en face de la Berbie ; il en restait naguère quelques traces, rue des Fargues*.
Ces religieuses possédaient l'église de sainte Martiane, et quelques droits et revenus près d'Albi, et des terres à Mailhoc.
La pierre des « Pradals » paraît signée, par ce monogramme marial. Il est contenu dans un cartouche dont le style pourrait accommoder de la date 1669 (date inscrite sur le linteau de la fenêtre du premier étage).
Le lieu dit « Pradals » est très proche de l’église saint Etienne de Brès, ancienne paroisse, dans la commune de Villeneuve sur Vère. Or cette paroisse fut un prieuré-cure, à vicairie perpétuelle de l'abbaye saint Géraud d'Aurillac en Auvergne. Cette abbaye lointaine, jusqu'à la Révolution , possédait aussi les églises de Sieurac et Vitrac un peu plus au sud en Albigeois. Sieurac et Vitrac furent rattachées par Aurillac à la surveillance de Brès. Un chemin des moines reliait ces deux lieux de cultes et la similitude de facture de nos deux cadrans trouve ses sources certainement là. Pour moi cette pierre est un remploi et provient des ruines d’une partie de l’église saint Etienne de Brès.
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Canonial à trous de la chapelle de Vitrac commune de Sieurac |
Note :
Rares en France, les canoniaux à trous sont assez nombreux en Angleterre. On pense qu’une des raisons premières est celle de retrouver les traces du cadran quand on blanchissé les murs à la chaux.
Pour le département du Lot ont recense 2 canoniaux à trous comme pour le Tarn.
Ref : *Louis de Lacger, Etats administratifs des anciens diocèses d'Albi, de Castres et de Lavaur (Paris et Albi, 1921, in-8, 422 p.)
BENOIT Didier
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