> Les Cahiers n°5 sont sortis depuis le 22 février 2020. Les prochains Cahiers pourraient sortir à l'automne 2024. Les numéros 2, 3 et 4 sont toujours disponibles, contrairement aux Premiers Cahiers épuisés. En vente sur Carmaux ou par correspondance en nous envoyant un courriel à histoireetpatrimoineducarmausin@yahoo.fr.
> Retrouvez l'actualité de l'association sur la page Facebook : www.facebook.com/histoireetpatrimoineducarmausin

Le cadran solaire du moulin de la Lande (Carmaux)

Cadran solaire fortement déclinant sud est
Techniques et dessin :

Cadran solaire réalisé sur support fait d’un enduit de chaux et ciment blanc. Peinture minérale de technique B du fabricant allemand « KEIM ». La facture du style polaire est en inox massif, de même que celle du style droit représentée par le diabolo obtenue par usinage mécanique.

Historique :
Depuis la Haute Antiquité et même au-delà, le site du roc de l’Avenc (l’Abenq) attire les hommes. Cette barrière rocheuse venant du N.N.O traverse la rivière « Cérou » et a du très tôt servir de passage à gué aux premières populations itinérantes. La présence de minerai de cuivre contenue dans la roche et mis à jour par l’érosion des eaux fût très certainement à l’origine de l’existence des sites de métallurgies du cuivre de la « Vayssonnié et de la Salaberdié » découverts lors des travaux routiers de la rocade de Carmaux. Les fouilles sur le site de l’Abenq menées par le service Régional de l’Archéologie de Midi Pyrénées qui ont suivie n’ont pas permis d’attester la présence d’exploitation préhistorique de la mine. Mais cela n’enlève en rien la possibilité que les métallurgistes chalcolithiques de la « Vayssonnié » et de la « Salaberdié » connaissaient ce gîte de cuivre et qu’ils en aient fait des prélèvements. De même que faute de n’avoir pas pu rentrer à l’intérieur de la mine (refus des propriétaires), la pauvreté des prélèvements de minerais fait à l’extérieur n’a pas facilité la lecture géochimique entre ces derniers et ceux composant les pièces découvertes lors des travaux de déviation de la ville. Le peu de comparaison en notre possession aujourd’hui tendent toutefois à valider leur commune appartenance même si ces interprétations restent très délicates. Les autres dates d’exploitations du roc de l’Avenc, sont confuses. L’époque Gallo-Romaine, bien que reconnue manque cruellement d’indices. Il en est de même pour les recherches d’exploitations sous le Premier Empire (restes de boisages gélifiés) ainsi que la date du forage mécanique de la galerie dite moderne.

Le moulin de la Lande situé à l’Avenc est connu sous l’Ancien Régime comme propriété de la famille de Ciron. Il est assis avec sa jetée sur la roche schisteuse qui traverse le Cérou à cet endroit-là. Une centaine de mètres le sépare de la mine. L’ancien directeur des mines Chassignet lui donnait, au début du XIXème siècle, des origines antiques liées au broyage du minerai de cuivre. Ce n’est que plus tard qu’il deviendra un moulin à moudre les céréales. Cette vision de précurseur trouve en ce début de troisième millénaire toute sa pertinence depuis les récentes découvertes archéologiques concernant les premiers moulins hydrauliques de France daté de la première moitié du premier siècle. Ces découvertes repoussent loin en arrières nos connaissances qui donnaient pour jalon la fin de la deuxième moitié du premier millénaire pour l’invention de la roue hydraulique. Bien sur rien aujourd’hui n’atteste de la présence du moulin de la Lande à l’époque Gallo-romaine et encore moins sa fonction.
L’interprétation de la devise qui suit met en scène toutes ces époques, en restant prudent sur l’ancienneté des meuniers et du moulin.

La devise :
(avec la complicité de mon ami Jacques Castagné)
J’ai voulu dans cette devise faire revivre la mémoire de ces hommes du Néolithique qui ont puisé le minerai de cuivre à même le roc ; celle de toutes ces gueules cuivrés, ces premiers mineurs organisés et très secrets du Carmausin ; celle des travailleurs des moulins à eaux d’autrefois qui se sont succédés durant de nombreux siècles au rocher de l’Avenc avec une petite pensé pour ce meunier imaginaire du début de notre ère.
A l’approche du cadran solaire le murmure des eaux parle à ceux qui savent l’entendre.

Passejaires ; escotatz trimar coirassiers millenaris, e molinaires d’un cop èra, al Roc de l’Avenc.
Equivalence en Français : Passants écoutez les forçats du travail millénaire du cuivre et des travailleurs du moulin à eau d’autrefois, au Roc de l’Avenc.

Le dessin :
Scène extraite de l’œuvre de Georgius Agricola « De Re Metalica » sur le travail de la mine et du moulin. La frise qui encadre le cadran est faite des symboles caractéristiques des mineurs et des moulins (les pics entrelacés et les rochers de minerais pour la mine, la roue et l’eau pour le moulin hydraulique).
Les lignes des dessins sont des plus simples pour une raison de clarté de lecture à cause de la distance qui sépare l’œuvre du passant.

Didier Benoit

Une croix restaurée à Saint-Jean-de-Marcel

Sollicitée par la municipalité de St-Jean-de-Marcel, notre équipe de restaurateurs-bénévoles a procédé au mois de juin à la restauration de la croix située à l'entrée du village.
Retrouvez ci-dessous un petit diaporama montrant les différentes étapes de la restauration et un article du Tarn Libre du 12 juillet 2013 (cliquez sur l'image).

Retour en images sur la restauration de l'emblème du Cercle des Travailleurs (Carmaux)

Façade du Cercle des Travailleurs avant restauration (Avenue Jean Jaurès à Carmaux)
Le Cercle des Travailleurs a été créé par douze verriers, huit mineurs, un barbier, un instituteur, un charron, un maçon, un boucher et un sculpteur. La date retenue pour la fondation est celle de 1880.

L'emblème du cercle des travailleurs est enlevé de la façade afin d’être restauré. Deux pointes de 7 cm le maintenaient en position à cheval sur le joint de séparation des deux bâtisses.

Le médaillon porte les attributs des mineurs : deux pics et une lampe rave et celui des verriers : deux cannes à souffler le verre (garnies de pâte de verre à leur extrémité). Une masse et un burin pourraient être attribués aux travailleurs de la pierre, autrement dit aux chaufourniers ou bien à notre sculpteur fondateur et par delà au maçon.
La couronne de chêne marque : l'union et la force
Le bonnet : la liberté
La cocarde: la république
Les mains jointes : la solidarité.
Ce morceau de calcaire tendre présente une surface très dégradée, en grande partie déminéralisée. Une pellicule noire et grasse reste encore présente sur tout le feuillage sculpté. Sur les parties nues de la pierre, les grains de calcaire se détachent par frottement des doigts. L’étape suivante de restauration, après dégraissage, a été de consolider ces zones et de reprendre au mastic de sculpteur les parties détruites.
Première opération : nettoyage.
Après l'application d'un cataplasme "cellulose-argile-gel de nettoyage, les restaurateurs bénévoles ont procédé au nettoyage minutieux de la pierre. Le travail s'est terminé par raclage de zones très ciblées. Séchage à cœur de la pierre en cabine pendant sept jours.
La deuxième, de consolider (reminéraliser) la pierre en profondeur avec une solution de silicate d'éthyle (3 litres, temps de séchage 15 jours).
La troisième, de réparer et reconstituer à l'aide de mastic à base de chaux et poudre calcaire la surface et les éléments disparus de la sculpture.
Des traces de polychromies se sont révélées, dont un rouge très vif pour le lettrage.



La quatrième, passage d’une patine de fond afin de préparer la pierre.
Reproduction sur papier des éléments à reprendre, fabrication d'un mastic de sculpteur et application soignée sur les parties endommagées de l’œuvre, restitution du coq et autres pièces manquantes de la lampe. 




La cinquième, patine polychrome de finition.
40 heures de travail bénévole ont été nécessaires pour réaliser cette restauration.
Un autre article sur l'emblème du Cercle des travailleurs : cliquez ici.
Photos de Didier Benoit.