Les Cahiers n°6 sont sortis depuis le 14 décembre 2024. Les numéros 2, 3, 4 et 5 sont toujours disponibles, contrairement aux Premiers Cahiers épuisés. En vente sur Carmaux ou par correspondance en nous envoyant un courriel à histoireetpatrimoineducarmausin@yahoo.fr Retrouvez l'actualité de l'association sur la page Facebook : www.facebook.com/histoireetpatrimoineducarmausin

Cadran canonial à cupules de Mailhoc

Cadran canonial à trous du domaine des Fargues commune de Mailhoc
Situation :
Commune de Mailhocs, au lieu dit « Pradels ».  Empreinte lapidaire à trous sur le montant droit du jambage de la porte d’entrée d’un pigeonnier. Autrefois se trouvait en ce lieu le monastère des Fargues.                                                                                                                    Trois rayons sont visibles. En fond du trou central marque tanique laissée par du bois.  Avec celle-ci, c’est la deuxième empreinte de ce genre découverte dans le département du Tarn. La première étant sur la chapelle de Vitrac, commune de Sieurac. 

Historique des lieux :
Histoire religieuse du Tarn. 
Le monastère dit "de Fargues", du nom de Béraud de Fargues évêque d'Albi, a été fondé vers le début du XIV e siècle. C'était une communauté de sœurs de sainte Catherine, Louis premier Amboise la remplaça par celle des Annonciades, nouvellement fondée par Jeanne de France, fille de Louis XI. Albi eut donc une de ses premières maisons. Son nom exact était couvent de l'AVE MARIA. Il était situé à Albi, en face de la Berbie; il en restait naguère quelques traces, rue des Fargues*.
Ces religieuses possédaient l'église de sainte Martiane, et quelques droits et revenus près d'Albi, et des terres à Mailhoc.
La pierre des « Pradals » paraît signée, par ce monogramme marial. Il est contenu dans un cartouche dont le style pourrait accommoder de la date 1669 (date inscrite sur le linteau de la fenêtre du premier étage).
Le lieu dit « Pradals » est très proche de l’église saint Etienne de Brès, ancienne paroisse, dans la commune de Villeneuve sur Vère. Or cette paroisse fut un prieuré-cure, à vicairie perpétuelle de l'abbaye saint Géraud d'Aurillac en Auvergne. Cette abbaye lointaine, jusqu'à la Révolution, possédait aussi les églises de Sieurac et Vitrac un peu plus au sud en Albigeois. Sieurac et Vitrac furent rattachées par Aurillac à la surveillance de Brès. Un chemin des moines reliait ces deux lieux de cultes et la similitude de facture de nos deux cadrans trouve ses sources certainement là. Pour moi cette pierre est un remploi et provient des ruines d’une partie de l’église saint Etienne de Brès.
Canonial à trous de la chapelle de Vitrac commune de Sieurac
Note :
Rares en France, les canoniaux à trous sont assez nombreux en Angleterre. On pense qu’une des raisons premières  est celle de retrouver les traces du cadran quand on blanchissé  les murs à la chaux.
Pour le département du Lot ont recense 2 canoniaux à trous comme pour le Tarn.
Ref : *Louis de Lacger, Etats administratifs des anciens diocèses d'Albi, de Castres et de Lavaur (Paris et Albi, 1921, in-8, 422 p.)

BENOIT Didier

Revue de presse 2011

Le Tarn Libre (16/09)

La Dépêche du Midi (13/08)
La Dépêche du Midi (9/09)


Regards sur Carmaux (Octobre)
Le Tarn Libre (25/11)
Pour visualiser l'article, cliquez sur l'image.


Complexe sportif du Candou : vers l'abandon d'un patrimoine d'exception

Piscine en plein air de dimensions olympiques 
et aire du jardin d’eau situé en contrebas du bassin de natation (1938)

Piscine de style Art déco, aux lignes architecturales très épurées, construite en 1938 par la Société des Mines de Carmaux.
Le choix du matériau, le ciment armé, permet de dégager des lignes extrêmement fines et aériennes… Deux autres constructions majeures de style Art déco se découvrent dans le Carmausin : l’école de Fontgrande et l’école des Mineurs. La tendance aujourd’hui en France concernant cet art de la construction est à la conservation ; nombre de villes ont optées pour l’inscription à l’inventaire des monuments historiques (Lyon, Paris, Roubaix ….).
C’est une des premières piscines de ce style, construite en Midi Pyrénées, piscine ouverte mais chauffée. En effet, la piscine est alimentée par l’eau, à la température de 30 degrés environ, ayant servi à la condensation de la vapeur à l’Usine électrique de la Compagnie Générale Industrielle.
En 1971, la construction d’une piscine d’hiver sur le terrain du jardin d’eau verra l’élimination d’une partie de ce complexe sportif.
2013, place à une nouvelle piscine aux lignes aériennes…
Complexe sportif aux lignes architecturales très épurées 
réalisées entièrement en ciment armé

Ouverture de la chapelle St-Roch & Journées des Associations d'Imagine Carmaux (2011)

  • Ouverture de la Chapelle St-Roch
   Pour la seconde année consécutive, des membres de l'association ont permis aux visiteurs du cimetière Sainte-Cécile de découvrir la chapelle Saint-Roch (ancienne église Sainte-Cécile) à l'occasion des fêtes de la Toussaint. Près de 300 personnes sur trois après-midis ont pu entrer dans la plus ancienne église de Carmaux, fermée le reste de l'année.

Madeleine et Huguette accueillant les visiteurs
Intérieur de la chapelle
  • Forum des associations 2011
    Notre stand
    En ce week-end pluvieux du 5 et 6 novembre, beaucoup de monde s'est dirigé vers la salle François Mitterrand pour visiter le 11ème Forum des Associations organisé par Imagine Carmaux. L'association y tenait un stand pour faire connaitre nos activités et nos animations. Ainsi, nous avons pu constater que les gens étaient intéressés par l'histoire locale, mais aussi très attachés au patrimoine du Carmausin.

    • Clin d'oeil : le nouveau roman de Gérard Gorgues
    Le président de l'association, Gérard Gorgues, a sorti dernièrement un roman historique "La récolte après l'orage (1946-1958)" qui fait suite à la trilogie "La maison du mineur paysan (1900-1945)". L'occasion de se replonger dans l'histoire du bassin minier de l'après-guerre : la grève de 1948, la victoire de l'équipe de rugby en 1951, la venue de Vincent Auriol en 1952 pour la foire expo organisée par André Gayrard, ... 
    (Photo La Dépêche du Midi)

    Restauration de la croix du cimetière de Rosières datant du XIIIème siècle

    Réalisation bénévole par des membres 
    de l’association « Histoire et Patrimoine du Carmausin » : 
    Anne Marie Bories, Jean Picard, Avélino Diaz, Didier Benoit.
         Les croix sont de multiples natures : Croix de chemins, croix commémoratives, croix de sépulture. Il s’agit ici d’une croix d’autel anépigraphe. Cette croix du cimetière de Rosières a probablement subi de nombreux déplacements et métamorphoses avant de se retrouver à cette place et dans cet état.


         Elle apparaît aujourd’hui en deux parties distinctes. Un liant de ciment sert de joint à la jonction des deux pierres. Seule la partie haute (Christ en croix) existait primitivement. En effet avant d’occuper une place dans le cimetière (3), cette croix  était vraisemblablement une pierre d’autel. La croix initiale est taillée dans un bloc de pierre de grès rouge violacé provenant des carrières de Salles sur Cérou.

         Sa dernière métamorphose à consisté à la rehausser. On a utilisé, pour faire la colonne, un matériau d’une autre provenance. Il s’agit de pierre de grès rouge orangé de Saint Benoit de Carmaux. Une tige en fer assure la stabilité et garantit la jonction jambage / croix.

        Si la modernité présente la crucifixion comme expression de la passion du Christ c'est-à-dire comme souffrance librement subie, c’est ici un Christ d’espérance – C’est un visage poupin presque enfantin, dans une représentation naïve. Art naïf – art populaire : les qualificatifs ne manquent pas pour exprimer cette sculpture de facture archaïque.
         C’est ici un christ vainqueur de la mort, porteur d’espérance, un christ de joie. Antérieurement au XIIIème il semblerait que l’accent ne soit pas mis sur une souffrance rédemptrice expiatrice des pêchés.

         Ce qui choque en regardant cette croix, c’est la belle couleur bleu-nuit de la pierre. Malheureusement ceci s’explique par une forte attaque bactérienne et la présence de lichens sur quasiment toute la surface.
        Il a fallu, munis de pinceaux brosses, masques et lunettes appliquer un biocide à large spectre d’action contre les lichens, bactéries et autres mousses. La solution est portée dans du white-spirit pour ralentir l’évaporation naturelle du produit une fois appliqué sur le support.

         Encore faut-il laisser agir une dizaine de jours puis nettoyer à la brosse tendre et à l’eau déminéralisée.

         Si la tige de fer assure toujours la stabilité de l’édifice, la jonction entre les deux parties pose problème.
         Les zones de contact des pierres avec l’alcalinité des ciments présentent une altération de surface due à la décomposition de leur liant naturel. Nous avons donc piqué et curé les joints. Afin de ne prendre aucun risque nous avons provisoirement consolidé au mastic polyester.
         L’étape suivante est un joint à la chaux mélangé à un agrégat de silice et de pierre de grès broyé à cette jonction croix / pied colonne.

         De plus un délitement important occupe toute la surface arrière de la croix.
        C’est imposé une injection à la seringue d’un liant de chaux micronisée / kaolin / glycérol dans les interfaces des parties délitées.
         Les mesures conservatoires d’abord, les traitements ensuite ont nécessité trois étapes d’intervention et ont duré deux semaines.


         Si ce petit monument ne retrouve pas sa place initiale parions qu’il retrouvera son attrait et son charme initiaux.
    Anne-Marie Bories
    Le diaporama des différentes étapes de la restauration :
         Notes :
           (1) Ce travail de restauration a été étudié par Elise Rachaize et Stéphane Moreau, deux restaurateurs professionnels spécialistes nationaux des pierres et bois sculptées. La prestation mise en œuvre est respectueuse de l’art de la restauration pratiqué en ce début de troisième millénaire.
         (2) Le treizième siècle marque ici la période ou va cesser la représentation du christ en « gloire », vainqueur de la mort, pour lui être préféré à une image plus expressive de sa passion dont on retiendra la souffrance. Notre croix va donc au delà de cette datation. Le XII ème siècle est celle que des spécialistes et des historiens retiennent.  Pour cette période la ville de Rosières possède une autre croix de ce type que l’on peut voir au bourg. Cette croix demande aussi une intervention urgente. Ces deux croix sont aujourd’hui des pièces  uniques dans notre région.
         (3) En 1925, lors de l’agrandissement du cimetière la croix sera déplacée pour occuper son nouveau centre. C’est à ce moment là qu’elle sera surélevée avec un pied colonne. Auparavant elle marquait le centre du vieux cimetière à côté des tombes des anciens châtelains, les Fournials et de celle de leurs régisseurs, les Bleys.             
          (4) Cette croix a été en Août 1993 restaurée sur la demande d’un paroissien. Les travaux ont été réalisés par l’entreprise Chevrin-Géli, entreprise conseillée par le directeur des ABF alors en place.  Récemment un emplâtre de ciment a été appliqué pour reconstituer la partie arrière manquante de la croix, sans aucune autorisation de la part de la mairie. Dans tous les cas cette dernière intervention n’est en rien responsable de l’état actuel de cette croix. Son délitement n’est du qu’à une étape naturelle de son long vieillissement.
          (5) La pierre du pied-colonne qui supporte la croix est celle aujourd’hui  qui pose le plus de problème de part sa fragilité. Une surveillance continue devra  garantir son évolution. La mise en place d’un double cerclage apporterait une certaine tranquillité. 


    Remerciements :
    •  Alain Astié, maire de Rosières.
    • Jacques Castagné, historien local.
    • Lise et Stéphane Rachaize-Moreau, restaurateurs, pour leur complicité et la préparation des produits employés.

    Didier Benoit