Les Cahiers n°6 sont sortis depuis le 14 décembre 2024. Les numéros 2, 3, 4 et 5 sont toujours disponibles, contrairement aux Premiers Cahiers épuisés. En vente sur Carmaux ou par correspondance en nous envoyant un courriel à histoireetpatrimoineducarmausin@yahoo.fr Retrouvez l'actualité de l'association sur la page Facebook : www.facebook.com/histoireetpatrimoineducarmausin

Clin d'oeil : La restauration du clocher de l'église Saint-Eugène de Rosières

    Après avoir subi l'orage du 31 août 2011, le clocher de l'église Saint-Eugène de Rosières va se refaire une beauté. Le mercredi 7 mars 2012, l'ensemble a été descendu pour procéder à sa restauration au niveau du sol.
   Ci-dessous quelques photos prises par Didier Benoit et l'article de La Dépêche du Midi du 8/03/2012.
 
      C'est le début de la restauration du clocher
      Le clocher de l'église de Rosières, n'a pas fini de faire parler de lui. Après les dégâts causés par le violent orage du 31 août 2011, sa consolidation avant sa restauration à 30 mètres du sol en fin d'année 2011, ce mercredi 7 mars l'entreprise de Patrick Foulché a descendu le clocher avant de le déposer sur le sol afin de le restaurer définitivement, sous l'œil vigilant des habitants, d'Alain Astié maire de Rosières. « Nous avons mis deux heures, explique Patrick Foulché pour élinguer le clocher de l'intérieur, tout s'est merveilleusement déroulé sous le soleil, maintenant nous allons le refaire à neuf, l'échafaudage au sol est placé par l'entreprise Didier Benoît, et, la Croix sera aussi remise en état par des bénévoles de l'association « Histoire et Patrimoine du Carmausin », ensuite nous remonterons le clocher dans 15 jours environ. »
    Un clocher qui n'en pèse pas moins de 9 tonnes, que les Rosièrois sont venus regarder de près car, visiblement ce n'est pas tous les jours que l'on a l'occasion d'approcher un clocher posé à même le sol.
      Avec Patrick Foulché étaient présents des ouvriers qui débutent dans le métier tel Julien ouvrier de Patrick Foulché dont c'est le second clocher après Montdragon, et l'entrepreneur Alexandre Virel qui travaille en collaboration avec l'entreprise Foulché.

  • A lire : un article de La Dépêche du 24/03/2012 sur la restauration de la croix du clocher : cliquez ici.
  • Ci-dessous une photo prise par Didier Benoit, lors de la pose du clocher restauré qui a eu lieu le Vendredi 30 mars 2012.

Le cadran solaire de l'ancienne maison du directeur des Mines de Carmaux

Cadran solaire vertical plan déclinant Sud / Ouest
 
à style droit (axe du diabolo) et style polaire
Techniques et dessin
Cadran solaire réalisé sur support fait d’un enduit de ciment blanc et marbre blanc/bleu des Pyrénées. Peinture minérale de technique B du fabricant allemand « KEIM ». La facture du style polaire est en inox massif, de même que celle du style droit représentée par le diabolo obtenue par usinage mécanique.

Historique
Cette magnifique bâtisse a vue le jour au début du XXe siècle entre 1902 et 1903 pour loger le directeur des mines de Carmaux. Sa construction a été dirigé par Charles Pérès alors directeur en place. Auparavant, le directeur occupait la maison dite « de l’administration », et l’ingénieur en chef  l’actuelle maison bleue. Les autres ingénieurs de la compagnie logeaient dans un bâtiment commun situé entre les deux premières maisons, avec pour exception deux de leur confrères qui logeaient, un chez un particulier et l’autre dans l’extension sud du bureau des mines. L’ensemble de ces lieux de logements date des années 1850. Charles Pérès  fut le premier à occuper cette nouvelle demeure. Après le départ de son directeur, dans les années 1903/1904, la maison de « l’administration des mines » sera transformée et deviendra « la maison de réception de l’administration des mines ».
Ancienne maison du directeur des Mines de Carmaux
Le thème:
Le thème choisis pour ce cadran solaire est une représentation imagée de l’élite Carmausine du début du XXe siècle. Dans cette scène champêtre, autour d’un pique nique inspiré d’un tableau de Claude Monet « Le déjeuner sur l’herbe », se pressent noble, bourgeois et ecclésiastique. Seul le journal  posé sur le guéridon en rotin, avec son titre de première page Le Télégramme* et les armes de la compagnie des mines sur la calèche nous suggèrent que nous avons à faire à des personnes importantes de la société carmausine. La facture des balustres semblable à celle de la riche demeure du directeur Charles Pères  nous invite à penser que nous sommes peut être dans son parc.

Le Télégramme est un journal créé 1er janvier 1895 par Eugène Resseguier, propriétaire et directeur intransigeant de la verrerie Sainte-Clothilde de Carmaux,  pour lutter contre le socialisme carmausin. J’aurai pu mettre aussi le journal l’Etincelle de la Tour, bulletin religieux de l’école de la Tour, mais pour cela il m’aurait fallu déplacer la scène de mon tableau après 1927, année de création de cette revue. 

La devise :
Déjeuner à l’ombre du temps
et savourer l’instant présent.

Les propriétaires actuels nous invitent dans cette devise à la célébration universelle du déjeuner pris en famille et entre amis, ou le temps s’estompe d’un voile léger et ne laisse paraître dans son oublie que le plaisir de cueillir chaque seconde pour jouir de la vie.
La scène qui figure sur ce cadran solaire étale un moment privilégié que de nombreux Carmausins de l’époque ne pouvaient pas se permettre. La dureté de leur condition d’existence leur laissait certes le plaisir de se réunir en famille et entre amis mais le voile du temps avait chez eux l’apparence sombre des crépuscules ou entre naitre et mourir peu de chose restait pour adoucir la vie.

BENOIT Didier

Voeux

Les débuts du tennis dans le Carmausin

De l'utilité d'un terrain vague

Depuis longtemps, un vaste terrain inculte ‘’Las Ginèstas’’ s’étendait sur 3 hectares, à l’emplacement actuel du parc du Candou. Les genêts y proliféraient, la rue "Gineste" en garde le souvenir.

La Société des Mines de Carmaux s’interrogeait sur la possible utilisation de cet espace et l’idée germa d’y créer dans un premier temps, un parc paysager avec arbustes décoratifs, arbres d’essences variées, conifères, corbeilles de fleurs, et en 1927, dans une deuxième phase, d’y aménager trois courts de tennis, en haut de la petite butte :
- deux en terre battue
- un en surface dure permettant son utilisation pendant la période hivernale, ce dernier connut quelques dommages notamment l’apparition de fissures qui nécessitèrent une réfection totale.
Les courts étaient orientés nord- sud, ce qui améliorait la visibilité par grand soleil. Des tribunes rustiques et surélevées d’un mètre cinquante, un pavillon abritant 8 cabines et des douches complétaient les installations.

Dans le même temps la Société du Tennis des Employés des Mines de Carmaux est créée. Née de la volonté du Marquis de SOLAGES et surtout de M. PERES, directeur des Mines de Carmaux, c’est Justin PASCOT, chef du personnel qui est chargé de mettre sur pied cette association et d’en être le président. Un extrait du procès verbal, daté du 30 juillet 1927 précise que les installations seront mises à la disposition des employés de la Société de Secours Mutuel, permettant ainsi la pratique du tennis à un plus grand nombre de « cadres ».

Par la suite, l’équipement sportif fut complété  :
- Sur la face est Installation de portiques avec les accessoires habituels : échelle ordinaire, échelle orthopédique, trapèze, corde à nœuds, corde lisse, perche oscillante, échelle de corde, anneaux, barres parallèles et barre fixe. La partie sud est réservée aux enfants et comprend : trapèzes, balançoires, pas de géant, et deux spiroboles (balle accrochée à une corde elle-même reliée à un poteau).
-   Création d’un espace "boules"
-   Aménagement d’un terrain de basket
-   Mise à disposition d’une table de ping-pong amovible

Ces réalisations s’accompagnèrent d’une modification des statuts. C’est ainsi que le 31 mars 1928, «L'Intime Sportive des Employés des Mines de Carmaux» vit le jour.
Certes, l’appellation ‘’ Intime’’ n’était pas fortuite. Les activités étaient bien réservées aux cadres, agents de maîtrise, ingénieurs et employés de bureau. Ainsi, les ouvriers et les mineurs, de loin les plus nombreux, en étaient écartés. La « ségrégation hiérarchique » se manifestait donc aussi dans les loisirs !
Un document photographique réalisé le 4 juillet 1933 fixe l’image des premiers adhérents : deux générations d’une même famille peuvent y être identifiées.

Restait la partie « jardin » : un Théâtre de la Nature y fut aménagé : scène, coulisses, gradins en ciment, et de nombreux arbres d’essences diverses furent plantés, des pelouses créées, des allées dessinées. L'ensemble était clos de murs ou de grillage.  Une « vieille dame », alors gamine, fille d'enseignants de l'époque, nous avoue : « Je voyais parfois des jeunes filles entrer par la toute petite porte s'ouvrant dans un forte muraille, en jupette et chaussures blanches, portant raquettes et serre-tête,  dans cet espace où je n'aurais jamais mes entrées, moi la petite-fille d'un  poseur de voies à la Grillatié.» (témoignage de Mme Lygie BONNAFOUS).
Toute une équipe de gardes, avec Achille PAILHOUS comme « capitaine », en assurait la surveillance. Henri TOULZE qui occupait une maison à l’entrée du parc dirigeait un groupe de jardiniers chargés de l’entretien des pelouses et des courts qui devaient être en état avant l’arrivée des employés dès la sortie des bureaux. Un règlement intérieur strict sanctionnait toute dégradation.
Henri Vidal

La suite de cet article sera à retrouver dans Les Cahiers n°2 (sortie septembre 2013).

Un document sur la vente d'un puits de mine de charbon de pierre

   Jean Picard nous propose la retranscription d'un acte de 1798 ayant pour sujet la vente d'une mine de charbon de pierre. Ce document évoque des puits voisins, bien connus des historiens.

   Le 1er  frimaire an VII (21 novembre 1798) de la République française une et indivisible par devant moy notaire public, Sont présents Jacques Falgayrac cultivateur demeurant au village de La Massié commune de St Benoit et Augustin Féniès travailleur habitant audit  lieu de St Benoit  d’autre part.
   Lesquelles  ont convenu ce qui suit
   Le sieur Falgayrac cède purement et simplement audit Féniès
   1° la mine de charbon de pierre qu’il peut avoir dans une pièce en nature de bois de vergne qu’il possède au lieudit La Vidale dans la commune de St Benoit qui confronte du levant le bois de bruyère de Vergne de La Courtié du midy avec la bruyère  du citoyen Puellor et encore avec la bruyère du citoyen Bleys de St Benoit , du couchant avec le bois de Boutard et du nord avec taillis de Maffre de La Massié et encore du nord avec bruyère taillis de François Larroque de La Courtié.
   2° Plus le charbon de pierre qui peut se trouver dans une autre pièce de terre en nature de terre  et bois située au Puech de Larroque dans la même commune qui confronte du levant avec vigne de Maffre, de Joucaviel et Fenouillet et taillis de Dalens de La Boujassié, du midy avec bois de Jean Féniès de Saint Benoit, du midy bois des héritiers de Lafalle, du couchant avec une terre de Jean Joucaviel et du nord avec chemin Moulard ; les autres confrontations s’il y en a plus et meilleures il n’y a que le présent acte qui compte.
   Laquelle cession et transport du droit d’extraire le charbon de pierre qui peut se trouver dans les deux pièces en nature de terre, bruyère et bois a été faites aux conditions suivantes :
   Demeure convenu que ledit Augustin Féniès fera les déblais nécessaires pour l’exploitation de ladite mine sans être tenu de payer aucune indemnité audit Falgayrac. Il aura le droit de déposer le charbon extrait et faire en outre dans lesdits biens les chemins nécessaires pour le transport du charbon extrait .
   La présente cession de cette mine entre Falgayrac et Féniès tous deux présents, stipulants et acceptants est faite à la charge par ledit Féniès de lui payer le quinzième du charbon par lui extrait quitte de tous frais d’exploitation. Lequel quinzième ledit Falgayrac prendra dans le tas de charbon extrait et dans l’état que ledit Féniès le fournira.
   A la charge par ledit Féniès de tenir un livre en règle portant jour par jour le nombre de barriques de charbon extraites. Lequel livre ledit Falgayrac pourra se faire représenter quand bon semblera par lui-même ou par son fondé de pouvoir.
   La valeur du quinzième de charbon ressort à la somme de 100 francs. Demeurant convenu que ledit Falgayrac ne pourra exploiter pour  trouver du charbon sur les terres cédés. Féniès exploitera le trou qu’il aura perçé dans l’autre pièce de terre dudit Falgayrac, il n’aura à lui payer aucune indemnité. 
   Cette cession et transport est par lui garantie de pleine éviction et de tout engagement et ledit Féniès oblige pour l’observation de la cession l’ensemble de ses biens  aux forces et rigeurs de justice.

   De quoi a été requis ce contrat de vente fait et lu dans l’Etude par moy notaire.

   Notes :
- Une barrique égale 407 kg
- La définition de la concession profitant exclusivement au Chevalier de Solages résulte de plusieurs lois ou arrêtés : 21/28 juillet 1791 (P. Trouche 56-L. Calmels 156-J. Vareilles 127) - 15 février 1801-27 pluviose an IX (L. Calmels 154 - J. Vareilles 165) - 21 avril 1810 ( P. Trouche 93 -L. Calmels 156 )
- Le contrat de cession ne définit pas les dates de paiement à Falgayrac. Les comptes étaient arrétés périodiquement sur  “le livre” à l’occasion des règlements en charbon.