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Le cadran solaire du moulin de la Lande (Carmaux)

Cadran solaire fortement déclinant sud est
Techniques et dessin :

Cadran solaire réalisé sur support fait d’un enduit de chaux et ciment blanc. Peinture minérale de technique B du fabricant allemand « KEIM ». La facture du style polaire est en inox massif, de même que celle du style droit représentée par le diabolo obtenue par usinage mécanique.

Historique :
Depuis la Haute Antiquité et même au-delà, le site du roc de l’Avenc (l’Abenq) attire les hommes. Cette barrière rocheuse venant du N.N.O traverse la rivière « Cérou » et a du très tôt servir de passage à gué aux premières populations itinérantes. La présence de minerai de cuivre contenue dans la roche et mis à jour par l’érosion des eaux fût très certainement à l’origine de l’existence des sites de métallurgies du cuivre de la « Vayssonnié et de la Salaberdié » découverts lors des travaux routiers de la rocade de Carmaux. Les fouilles sur le site de l’Abenq menées par le service Régional de l’Archéologie de Midi Pyrénées qui ont suivie n’ont pas permis d’attester la présence d’exploitation préhistorique de la mine. Mais cela n’enlève en rien la possibilité que les métallurgistes chalcolithiques de la « Vayssonnié » et de la « Salaberdié » connaissaient ce gîte de cuivre et qu’ils en aient fait des prélèvements. De même que faute de n’avoir pas pu rentrer à l’intérieur de la mine (refus des propriétaires), la pauvreté des prélèvements de minerais fait à l’extérieur n’a pas facilité la lecture géochimique entre ces derniers et ceux composant les pièces découvertes lors des travaux de déviation de la ville. Le peu de comparaison en notre possession aujourd’hui tendent toutefois à valider leur commune appartenance même si ces interprétations restent très délicates. Les autres dates d’exploitations du roc de l’Avenc, sont confuses. L’époque Gallo-Romaine, bien que reconnue manque cruellement d’indices. Il en est de même pour les recherches d’exploitations sous le Premier Empire (restes de boisages gélifiés) ainsi que la date du forage mécanique de la galerie dite moderne.

Le moulin de la Lande situé à l’Avenc est connu sous l’Ancien Régime comme propriété de la famille de Ciron. Il est assis avec sa jetée sur la roche schisteuse qui traverse le Cérou à cet endroit-là. Une centaine de mètres le sépare de la mine. L’ancien directeur des mines Chassignet lui donnait, au début du XIXème siècle, des origines antiques liées au broyage du minerai de cuivre. Ce n’est que plus tard qu’il deviendra un moulin à moudre les céréales. Cette vision de précurseur trouve en ce début de troisième millénaire toute sa pertinence depuis les récentes découvertes archéologiques concernant les premiers moulins hydrauliques de France daté de la première moitié du premier siècle. Ces découvertes repoussent loin en arrières nos connaissances qui donnaient pour jalon la fin de la deuxième moitié du premier millénaire pour l’invention de la roue hydraulique. Bien sur rien aujourd’hui n’atteste de la présence du moulin de la Lande à l’époque Gallo-romaine et encore moins sa fonction.
L’interprétation de la devise qui suit met en scène toutes ces époques, en restant prudent sur l’ancienneté des meuniers et du moulin.

La devise :
(avec la complicité de mon ami Jacques Castagné)
J’ai voulu dans cette devise faire revivre la mémoire de ces hommes du Néolithique qui ont puisé le minerai de cuivre à même le roc ; celle de toutes ces gueules cuivrés, ces premiers mineurs organisés et très secrets du Carmausin ; celle des travailleurs des moulins à eaux d’autrefois qui se sont succédés durant de nombreux siècles au rocher de l’Avenc avec une petite pensé pour ce meunier imaginaire du début de notre ère.
A l’approche du cadran solaire le murmure des eaux parle à ceux qui savent l’entendre.

Passejaires ; escotatz trimar coirassiers millenaris, e molinaires d’un cop èra, al Roc de l’Avenc.
Equivalence en Français : Passants écoutez les forçats du travail millénaire du cuivre et des travailleurs du moulin à eau d’autrefois, au Roc de l’Avenc.

Le dessin :
Scène extraite de l’œuvre de Georgius Agricola « De Re Metalica » sur le travail de la mine et du moulin. La frise qui encadre le cadran est faite des symboles caractéristiques des mineurs et des moulins (les pics entrelacés et les rochers de minerais pour la mine, la roue et l’eau pour le moulin hydraulique).
Les lignes des dessins sont des plus simples pour une raison de clarté de lecture à cause de la distance qui sépare l’œuvre du passant.

Didier Benoit