> Les Cahiers n°5 sont sortis depuis le 22 février 2020. Les prochains Cahiers sortiront le 14 décembre 2024 (plus d'infos à venir). Les numéros 2, 3 et 4 sont toujours disponibles, contrairement aux Premiers Cahiers épuisés. En vente sur Carmaux ou par correspondance en nous envoyant un courriel à histoireetpatrimoineducarmausin@yahoo.fr.
> Retrouvez l'actualité de l'association sur la page Facebook : www.facebook.com/histoireetpatrimoineducarmausin

Les débuts du tennis dans le Carmausin

De l'utilité d'un terrain vague

Depuis longtemps, un vaste terrain inculte ‘’Las Ginèstas’’ s’étendait sur 3 hectares, à l’emplacement actuel du parc du Candou. Les genêts y proliféraient, la rue "Gineste" en garde le souvenir.

La Société des Mines de Carmaux s’interrogeait sur la possible utilisation de cet espace et l’idée germa d’y créer dans un premier temps, un parc paysager avec arbustes décoratifs, arbres d’essences variées, conifères, corbeilles de fleurs, et en 1927, dans une deuxième phase, d’y aménager trois courts de tennis, en haut de la petite butte :
- deux en terre battue
- un en surface dure permettant son utilisation pendant la période hivernale, ce dernier connut quelques dommages notamment l’apparition de fissures qui nécessitèrent une réfection totale.
Les courts étaient orientés nord- sud, ce qui améliorait la visibilité par grand soleil. Des tribunes rustiques et surélevées d’un mètre cinquante, un pavillon abritant 8 cabines et des douches complétaient les installations.

Dans le même temps la Société du Tennis des Employés des Mines de Carmaux est créée. Née de la volonté du Marquis de SOLAGES et surtout de M. PERES, directeur des Mines de Carmaux, c’est Justin PASCOT, chef du personnel qui est chargé de mettre sur pied cette association et d’en être le président. Un extrait du procès verbal, daté du 30 juillet 1927 précise que les installations seront mises à la disposition des employés de la Société de Secours Mutuel, permettant ainsi la pratique du tennis à un plus grand nombre de « cadres ».

Par la suite, l’équipement sportif fut complété  :
- Sur la face est Installation de portiques avec les accessoires habituels : échelle ordinaire, échelle orthopédique, trapèze, corde à nœuds, corde lisse, perche oscillante, échelle de corde, anneaux, barres parallèles et barre fixe. La partie sud est réservée aux enfants et comprend : trapèzes, balançoires, pas de géant, et deux spiroboles (balle accrochée à une corde elle-même reliée à un poteau).
-   Création d’un espace "boules"
-   Aménagement d’un terrain de basket
-   Mise à disposition d’une table de ping-pong amovible

Ces réalisations s’accompagnèrent d’une modification des statuts. C’est ainsi que le 31 mars 1928, «L'Intime Sportive des Employés des Mines de Carmaux» vit le jour.
Certes, l’appellation ‘’ Intime’’ n’était pas fortuite. Les activités étaient bien réservées aux cadres, agents de maîtrise, ingénieurs et employés de bureau. Ainsi, les ouvriers et les mineurs, de loin les plus nombreux, en étaient écartés. La « ségrégation hiérarchique » se manifestait donc aussi dans les loisirs !
Un document photographique réalisé le 4 juillet 1933 fixe l’image des premiers adhérents : deux générations d’une même famille peuvent y être identifiées.

Restait la partie « jardin » : un Théâtre de la Nature y fut aménagé : scène, coulisses, gradins en ciment, et de nombreux arbres d’essences diverses furent plantés, des pelouses créées, des allées dessinées. L'ensemble était clos de murs ou de grillage.  Une « vieille dame », alors gamine, fille d'enseignants de l'époque, nous avoue : « Je voyais parfois des jeunes filles entrer par la toute petite porte s'ouvrant dans un forte muraille, en jupette et chaussures blanches, portant raquettes et serre-tête,  dans cet espace où je n'aurais jamais mes entrées, moi la petite-fille d'un  poseur de voies à la Grillatié.» (témoignage de Mme Lygie BONNAFOUS).
Toute une équipe de gardes, avec Achille PAILHOUS comme « capitaine », en assurait la surveillance. Henri TOULZE qui occupait une maison à l’entrée du parc dirigeait un groupe de jardiniers chargés de l’entretien des pelouses et des courts qui devaient être en état avant l’arrivée des employés dès la sortie des bureaux. Un règlement intérieur strict sanctionnait toute dégradation.
Henri Vidal

La suite de cet article sera à retrouver dans Les Cahiers n°2 (sortie septembre 2013).