Présentation :
Situé sur la commune de Sainte-Gemme, ce cadran solaire
trouve son origine dans une phrase tirée des poèmes en prose Méridienne* du paysan écrivain Lucien
Naves. Cette splendide phrase est à elle
seule la ronde des saisons.
Lors
de mon arrivée dans le Tarn, Lucien Naves,
paysan du Ségala est le premier ouvrage que j’ai lu. Le personnage m’a
séduit. Lorsque l’opportunité de créer ce cadran solaire se présenta, c’est
tout simplement vers Naves que j’ai dirigé mes clients. Façon bien modeste de
rendre hommage à cet homme brillant, dont l’esprit plane toujours sur les
hautes terres de notre Ségala.
Les quatre saisons de Lucien Naves (Dimension de la table du cadran : 190 x 120 cm) |
Lucien Naves :
Lucien Naves est né à Vers, commune de Sainte-Gemme le 21
décembre 1899 et mort dans cette même commune le 26 juin 1966. Paysan écrivain,
esprit d’une rare profondeur, il exalte le terrien au moment où reflue la
condition paysanne, avec tout ce qu’elle comportait de forces morales et de
valeurs. Louisa Paulin qu’il découvrit en 1940, le décida peut être à écrire.
De 1943 à 1966, il donne ici et là, dont à la Revue du Tarn conférences et articles inspirés
par des figures de l’albigeois, mais aussi de la vie rurale, ainsi les poèmes
en prose que sont Méridienne et La forêt en marche.
Maurice Greslé-Bouignol
Tracé et dessin :
Ce cadran solaire est réalisé sur
un enduit de marbre blanc de Carrare et peint selon la technique A, des peintures d’artistes du fabricant allemand Keim.
La facture du style polaire est en inox massif, de même que celle du style
droit représentée par la rondelle ajourée. Sur le tracé mathématique, courbe en
huit du temps universel (UT) pour 12 h.
Au dessus de l’hyperbole du 21 décembre, le dessin d’une branche de chêne
enneigée symbolise l’hiver. En dessous de la ligne équatoriale, deux
compositions florales symbolisent le printemps et l’automne. La première, sur
la droite du cadran solaire, est faite de Glaïeul d’Illyrie, de Violette
odorante et d’un Céphalanthère jaune. La seconde est faite d’un Compagnon
blanc, d’un Polygala commun et d’un plantain lancéolé. Sous l’hyperbole du 21
juin, un bouquet de Campanule à feuilles de pêcher, d’Adonis d’été et d’Epilobe
en épi, symbolise l’été. Ces plantes sauvages sont tirées du livre de Claude
Bernard La flore de la vallée du
Viaur, cette flore tant chérie par Lucien Naves.
* Méridienne, emprunté au bas
latin méridiana (hora), l’heure de
midi. Pour un cadran solaire, les origines ne sauraient être mieux. En Italie,
le mot « méridienne »
désigne la grande famille des cadrans solaires.
Didier Benoit